Recommandations internationales
Les différentes recommandations
Plusieurs recommandations sont actuellement disponibles concernant la prise en charge de la cystite récidivante. Elles ont été élaborées pour des pays ou des régions spécifiques. Parmi elles, deux documents clés qui sont les
recommandations de l’Association Européenne d’Urologie (AEU) et le Consensus de l’Amérique Latine (LATAM).
Lorsque l’on compare les directives de l’AEU et le consensus du LATAM, on constate à la fois des similitudes et des différences, du fait des spécificités régionales.
Coup d’œil sur les recommandations de l'AEU
Une antibioprophylaxie continue à faible dose ou post-coïtale ne doit être proposée qu’après une consultation et lorsque les modifications comportementales et les mesures non-antimicrobiennes ont échoué :
- Nitrofurantoïne (50 mg ou 100 mg par jour)
- Fosfomycine trométamol (3 g tous les dix jours)
- Triméthoprime (100 mg une fois par jour)
Pendant la grossesse :
- Céphalexine 125 mg ou 250 mg ou Céfaclor 250 mg une fois par jour. L’autodiagnostic et l’autotraitement (courte durée) peuvent être envisagés.
Prophylaxies non-antimicrobienne
Immunothérapie
OM-89 est un lysat bactérien composé de 18 souches différentes d’E. coli, administré par voie orale. L’immunothérapie OM-89 est suffisamment bien documentée et s’est révélée plus efficace qu’un placebo dans plusieurs essais randomisés avec un bon profil de sécurité. Par conséquent, il peut être recommandé (niveau de recommandation fort) pour l’immunoprophylaxie des infections urinaires récidivantes des voies inférieures.
Canneberges
Compte tenu des résultats contradictoires, aucune recommandation sur la consommation quotidienne de produits à base de canneberges ne peut être avancée.
D-mannose
Une étude a montré qu’une dose quotidienne de 2 g de D-mannose était significativement supérieure au placebo et aussi efficace que 50 mg de nitrofurantoïne pour prévenir les IUR.
Acide hyaluronique et sulfate de chondroïtine
Aucune recommandation générale n’est possible à ce stade.
Œstrogènes
Recommandé chez les femmes ménopausées, le traitement de substitution œstrogénique vaginal, mais pas les œstrogènes oraux, a montré une tendance positive pour prévenir les IUR.
Probiotiques, lactobacilles
Les différences d’efficacité entre les préparations disponibles suggèrent que des essais supplémentaires sont nécessaires avant de formuler une recommandation définitive pour ou contre leur utilisation.
Coup d’œil sur les recommandations LATAM
- Jusqu’en 2018, il n’existait pas de directives uniques pour la gestion des infections urinaires récidivantes dans les pays d’Amérique latine.
- Le consensus du LATAM a été atteint pendant une réunion des présidents et des représentants des sociétés nationales d’urogynécologie existantes en Amérique latine
- Les directives ont été élaborées sur la base des meilleures données publiées sur le diagnostic et le traitement des infections urinaires récidivantes (IUR), en tenant compte des résistances locales aux antibiotiques.
Traitement antibiotique d’un épisode d’infection urinaire aiguë
Prophylaxie antibiotique des infections urinaires récidivantes
Prophylaxies non-antimicrobienne
Immunothérapie
Grade A : l’immunothérapie OM-89 doit être prescrite aux femmes souffrant de cystites récidivantes non-compliquées, seule ou en association avec des œstrogènes pour les femmes ménopausées.
Œstrogènes
Grade B : les œstrogènes vaginaux peuvent être utiles pour prévenir la cystite récidivante chez les femmes ménopausées.
Canneberges
Grade C : du fait des données contradictoires, il n’existe actuellement aucun consensus sur l’utilisation des canneberges pour la prévention de la cystite récidivante.
D-mannose
Grade C : d’autres études sont nécessaires pour valider l’efficacité du D-mannose dans le traitement des cystites récidivantes.
Acide hyaluronique et sulfate de chondroïtine
Grade D : les études ont seulement porté sur un petit nombre de participants. Par conséquent, les preuves disponibles ne permettent pas de soutenir leur utilisation pour soigner des cystites récidivantes.
Probiotiques, lactobacilles
Grade D : les preuves de l’utilisation des probiotiques pour traiter des cystites récidivantes ne sont pas claires et des études supplémentaires sont nécessaires.
Lacunes actuelles dans la prise en charge de la cystite
- L’impact à long terme des traitements non-antibiotiques.
- L’impact des traitements non-antibiotiques sur les patientes à haut risque (par exemple, les patientes présentant des comorbidités cliniques telles que le diabète sucré, ou une pathologie urogénitale associée).
- Efficacité et sécurité des traitements non-antimicrobiens chez les femmes enceintes.
- Niveau de mise en œuvre des directives dans tous les pays.